C’est l’pinceau qui décide,
Et l’stylo, il fait quoi, lui ?
Pareil ! Il n’en fait qu’à sa tête,
Il va où il veut, comme le pinceau
Et nous on obéit.
Tout étonné(es) de constater
Où cela nous a mené(es)
Mais on est obligé(es)
De suivre le flow
C’est lui qui guide l’stylo
Et l’pinceau.
Ça glisse tout seul, ça s’impose,
Un jour des fleurs,
Un autre des pleurs,
Mais tout ça dans la symbiose,
Dans l’osmose
De la composition viscérale
Car c’est bien là qu’elle vous prend
Aux tripes
L’inspiration dévorante.
Alors on a décidé
D’allier nos idées
Nos ressentis
Nos expressions
En vis-à-vis
On a décidé de montrer
D’exhiber
De sortir du placard
Ce qui nous anime
Pour le partager
Avec toi, avec vous,
Avec tous ceux qui veulent
Et celles aussi, cela va sans dire
Mais il paraît que parfois ça va mieux
En le disant
J’écris
Tu dessines
Tu peins
Je disserte
C’est comme ça que ça marche
Bien
Au-delà
Des
Espérances
Se créent
Des
Connivences
Là depuis l’enfance
Qui l’eut cru ?
[Comptez pas sur moi
Pour dire poil au cul]
Pas elles en tout cas
Mais au fond, qui sait quoi ?
On veut faire des trucs beaux
Mais
En vrai
On contrôle pas grand-chose
Ça sort comme ça veut
Comme ça peut
Et nous on prend c’qu’on nous donne
Bien content(es) d’être inspiré(es)
De pouvoir nous exprimer
Comme on veut
Comprenne qui pourra
Comme disaient des autres
Moi en tout cas j’ai pas froid aux yeux
Tout le monde vous l’dira
On disait aussi
Que j’avais l’feu au cul
Mais quoi !
N’ai-je pas l’droit
Moi aussi
D’avoir chaud
À cet endroit ?
Est-ce la fente
Qui me caractérise
Qui m’empêche
De faire c’que j’veux
De mes dix doigts ?
Cet ostracisme vindicatif
Que je distingue au fond de vos yeux
Sachez que je m’en bats l’œil
Si j’ose m’exprimer ainsi
Pardon my French!
Scusate il francesismo…
Mais permettez-moi de vous dire
Qu’on vous conspue
Mes paires et moi
Faute d’en avoir une,
De paire
On n’est pas pour autant dépourvues
De libido et de fantasmes
De démons et d’intentions
Qui n’ont rien à voir avec vous,
Ne vous en déplaisent
Mais avec la quintessence
De la virilité
Le lingam
Pour notre yoni
Pas de perles aux pourceaux
Mais du nectar pour le monarque
Alors voilà,
Comme je vous le disais
Le stylo, comme le pinceau,
Fait c’qu’il veut
J’en veux pour preuve
Ces fleurs
Qui m’ont menée
À ma libido
Vous voyez c’que j’veux dire.
Maintenant
Soyons honnêtes,
On n’y est presque pour rien
Et pourtant ça fait toujours du bien
De laisser faire l’pinceau
Ou le stylo…
© Sylvie Béard – 2020