Il navigue entre deux eaux
Ce bébé
Ce berceau
De la fenêtre au lit
Du lit aux rideaux
Il s’accroche
Il grimpe haut
Pour distinguer l’harmonie
Le visage des proches
Accaparé de mille regards
Entouré de soins incessants
Centre de l’attention
Et de l’Illusion
Qui suis-Je
Se dit ce petit Être
sans défense
Que puis-je être
Que je n’ai déjà été
Il essaie de se souvenir
Mais les molécules se mélangent
Et tout est flou
Il perd connaissance
Il perd conscience
Il vit ici
Il a déserté Là-Bas
Loin de l’Ange
Et du Fatras
Comme une gerbe de fange
Au milieu du magma
Vis,
Puisque c’est ce que tu veux
Écorche-toi la langue
Arrache-toi les yeux
C’est parti
Pour un tour
Sur le grand huit
Du Mensonge
Tu viendras pas
Après
Te plaindre
Que ça tournait trop vite
Ou pas assez
Mais jamais
À ton gré
Tu as pris le train en marche
Accroche-toi mon gars
Tu voulais des sensations
Le grand Frisson
En veux-tu
En voilà !
Amuse-toi bien Là-Bas
Profite jusqu’au bout des doigts
Au bout de la Nuit
De la Grande Vie
À grand fracas
© Sylvie Béard – avril 2020 (confinement 3)