La Monstre,
Elle va enfanter,
De quoi ?
Personne ne le sait.
Et ceux qui savent
Se taisent
Ça a toujours été
Comme ça
Depuis la Nuit des Temps,
On enfante
Dans le silence,
On parturit
Dans l’indifférence
Juste un léger, relent,
De non-dit,
De je m’en fous,
Démerdez-vous,
Comment on a fait nous ?
Face à la Monstre
Vous l’avez nourrie de votre
Indifférence
Vous l’avez blessée
À coups de
Pénitences
Que croyez-vous donc
Qu’elle va
Vous
Donner ?
Un bébé,
Tout écorché
Par vos péchés
Déjà tout repenti
Du mal que vous avez fait
Que vous avez dit
Mais elle lui donnera tout
Son
Amour
La Monstre,
C’est son petit
Un peu le vôtre, aussi
C’est un peu complexe
Par ici,
Dira le Petit,
Agenouillons-nous
Pour faire bonne figure
Figure de proie
Figure de proue
Figure de vous
Et aussi un peu de Nous
Tout ça dans ses bras
À la Monstre et à son agrégat
Qui picore
Et bientôt
Dévore
Tout l’or
Des Mayas
Tant pis pour toi !
Tant pis pour moi
La Sagesse au loin disparaît
Il ne reste que toi
La Monstre
Et aussi un peu
Moi
© Sylvie Béard – avril 2020 (confinement 3)